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 Shiven :
C’est par l’entremise du producteur de Défier la démence que j’ai entendu parler pour la première fois de l’incidence de la pollution de l’air sur la démence et ça m’a ouvert les yeux. C’était très intéressant, qui aurait cru qu’il y avait un lien entre les deux.
 
Jay :
Vous venez d’entendre Shiven Taneja. Cet adolescent fabrique des purificateurs d’air peu coûteux et très performants pour protéger les gens des substances nocives présentes dans l’air, et il vient de découvrir qu’il pourrait aussi les aider à protéger leur cerveau. Vous ferez sa connaissance plus tard dans l’émission.
 
Allison :
Bienvenue sur Défier la démence, le balado pour quiconque a un cerveau.
 
Jay :
Pour tout savoir sur la manière de maintenir notre cerveau en bonne santé et de réduire le risque de démence.
 
Allison :
Car la démence n’est pas prédestinée par la génétique. Nos gènes jouent un rôle, mais il y a d’autres facteurs de risque, comme la solitude, le manque de sommeil ou la perte d’audition.
 
Jay :
Selon les recherches, si nous apportons des changements sains à ces facteurs de risque liés au mode de vie, nous pouvons réduire d’au moins 40 % le nombre de cas de démence dans le monde. C’est un chiffre énorme.
 
Allison :
Aujourd’hui au balado, nous parlons d’un ajout surprenant et alarmant à la liste des facteurs de risque de démence : la pollution de l’air, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
 
Jay :
Je m’appelle Jay Ingram. Je suis un écrivain et communicateur scientifique. J’écris sur la démence et j’en parle depuis plus de 25 ans.
 
Allison :
Je m’appelle Allison Sekuler, présidente et scientifique en chef de l’Académie de recherche et d’éducation Baycrest et du Centre d’innovation sur la santé du cerveau et le vieillissement.
 
Jay :
Joignez-vous à nous pour défier la démence, parce qu’il n’y a pas d’âge pour prendre soin de son cerveau.
 
La pollution de l’air est une grave préoccupation pour beaucoup de gens. Il n’y a pas si longtemps, dans de nombreuses régions du monde, le ciel a été envahi par la fumée causée par les incendies de forêt. Nous l’avons respirée, sentie et même goûtée.
 
Allison :
Nous savons depuis longtemps que la pollution de l’air constitue un risque pour la santé et nous avons accumulé de nombreuses connaissances sur les dangers qu’elle représente pour nous et pour les autres êtres vivants.
 
Jay :
Mais l’idée que la pollution de l’air puisse être un facteur de risque pour la santé cérébrale est relativement récente. Cette idée a pris de l’ampleur en 2020 lorsque des scientifiques, dans un article publié dans la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, ont ajouté la pollution de l’air à leur liste de facteurs de risque de démence.
 
Allison :
Plus tard dans le balado, nous aurons des avis d’experts sur ce facteur de risque et nous vous donnerons quelques conseils de style de vie qui pourraient vous aider à réduire votre exposition à la pollution de l’air, à l’intérieur comme à l’extérieur. Mais tout d’abord, quelle est l’importance de la pollution de l’air en tant que facteur de risque de démence? Et pour le bien de nos cerveaux, devons-nous nous inquiéter?
 
Jay :
Nous avons un expert mondial en la matière. Marc Weisskopf, Ph. D., étudie l’impact des facteurs environnementaux, comme la pollution de l’air, sur la santé du cerveau. Titulaire de la chaire Cecil D. et Philip Drinker, il est professeur d’épidémiologie et de physiologie environnementales à la Chan School of Public Health de l’Université Harvard, et nous rejoint depuis Newton, au Massachusetts. Marc, bienvenue à Défier la démence.
 
Marc :
Merci. Je suis heureux d’être ici.
 
Jay :
Marc, quelle est l’importance de la pollution de l’air en tant que facteur de risque de démence?
 
Marc :
Je pense qu’il s’agit d’une préoccupation majeure. L’un des problèmes de la pollution de l’air, c’est qu’elle se retrouve dans l’air et, évidemment, tout le monde doit respirer. Par conséquent, nous sommes tous exposés à toute forme de pollution de l’air. Il y a donc une très grande population qui pourrait être touchée par les effets de ce phénomène. Ainsi, tout effet que cela peut avoir sur les fonctions cérébrales ou la démence peut s’avérer très important lorsqu’une population entière est touchée.
 
Allison :
Pouvez-vous nous donner un aperçu des principaux polluants? Lesquels contribuent le plus à la pollution de l’air et d’où viennent-ils?
 
Marc :
Oui, bien sûr. La liste est longue. Nous étudions plusieurs choses en particulier, dont la plus importante est probablement la matière particulaire, que j’appellerai parfois MP, de différentes tailles. En réalité, il s’agit d’un terme polyvalent qui désigne toutes les substances présentes dans l’air. Les particules qui flottent dans l’air, c’est un peu comme la poussière dans l’air, mais c’est de la poussière qu’on ne voit pas, n’est-ce pas? Il s’agit de particules minuscules, bien plus petites que la largeur d’un cheveu humain, par exemple. C’est en partie parce qu’elles sont si petites qu’elles peuvent pénétrer dans les poumons et d’autres parties du corps.
Donc, les matières particulaires en elles-mêmes nous préoccupent. Comme je l’ai dit, il s’agit simplement des éléments que l’on peut inclure dans le concept que, selon l’endroit où l’on se trouve, la composition des matières particulaires peut varier. Mais il y a aussi d’autres choses dans l’air. L’un des problèmes, c’est que d’autres éléments accompagnent les particules. Vous pouvez donc inhaler une particule, mais elle transporte des métaux comme le plomb, le vanadium ou le cadmium. Mais il y a aussi des gaz dans l’air comme les oxydes d’azote, le dioxyde d’azote, les oxydes de soufre ou l’ozone. Ce sont des gaz formés par la combustion, par des tuyaux d’échappement ou par des processus dans l’air, des processus de chimie atmosphérique dus à la lumière du soleil, etc., qui flottent dans l’air et auxquels nous sommes exposés lorsque nous respirons.
 
Allison :
Commençons par les particules que vous avez mentionnées. Quelle est leur taille et comment pénètrent-elles dans le cerveau?
 
Marc :
Bien sûr. Les particules de 2,5 microns ou moins sont celles qui nous préoccupent le plus aujourd’hui et sur lesquelles on se concentre le plus. Il y en a peut-être une quarantaine, et de 30 à 40 d’entre elles pourraient tenir dans un cheveu humain. C’est le genre de taille dont nous parlons. La question de savoir comment elles parviennent au cerveau est très intéressante. Ce que nous savons, c’est que les MP de 2,5 ont de nombreux effets très bien établis sur le système respiratoire et le système cardiovasculaire. Nous savons que ces substances pénètrent dans les poumons et qu’il existe une barrière air-sang. Dans une certaine mesure, les particules pourraient passer directement dans la circulation et, par l’intermédiaire du sang, atteindre le cerveau en tant que particules elles-mêmes. Nous savons aussi qu’elles déclenchent des effets dans le sang, tels que des processus inflammatoires, qui sont en quelque sorte des effets secondaires pouvant également se propager au cerveau.
Mais on s’intéresse aujourd’hui de plus en plus à d’autres voies, comme la simple inhalation par le nez et le retour direct par le bulbe olfactif, sans passer par les poumons et le système circulatoire, et en allant presque, voire directement dans le cerveau. Cela devient de plus en plus intéressant, car il s’agit d’un autre facteur qui touche les fonctions du cerveau.
 
Jay :
Alors Marc, une fois qu’elles pénètrent dans le cerveau, et il semble qu’il y ait une myriade de façons d’y parvenir, comprenons-nous comment elles influent sur le risque de démence?
 
Marc :
Oui et non. Nous savons que de nombreux mécanismes peuvent se produire lorsque des particules touchent le cerveau. La question de savoir exactement lesquels sont responsables de ce que nous considérons comme un risque accru de démence est encore largement à l’étude. Nous pensons que l’un des principaux mécanismes de ce phénomène est l’activation de la neuroinflammation. Lorsque le cerveau est attaqué, il déclenche des processus inflammatoires qui peuvent être bénéfiques à court terme. C’est ainsi qu’on se protège contre les agressions extérieures, mais s’ils durent trop longtemps, ils peuvent être préjudiciables. Tout est une question d’équilibre. Mais nous pensons que l’une des causes de ce phénomène est l’activation anormale des principales cellules du système immunitaire du cerveau, connues sous le nom de microglies.
Cela dit, les particules peuvent avoir ces effets par d’autres façons. En fait, si vous introduisez un atome de plomb dans le cerveau, ça peut affecter certaines protéines bien particulières et déformer certains signaux très précis émis dans le cerveau. Il existe donc de nombreuses façons différentes dont ces substances peuvent avoir une incidence sur le cerveau, et il s’agit d’un domaine de recherche actif.
 
Allison :
Il semble qu’il y aura de plus en plus d’incendies de forêt, et qu’ils seront de plus en plus chauds. Dans quelle mesure les grands incendies de forêt et les particules qu’ils produisent augmentent-ils le risque de démence et de déclin cognitif?
 
Marc :
Je dirais que la recherche sur les sources précises de ces éléments touchant la démence est embryonnaire à ce stade-ci. Le travail principal est axé sur les matières particulaires, l’exposition globale en général. Mais bien sûr, les incendies de forêt sont l’un des moyens de créer des matières particulaires. Elles peuvent provenir des tuyaux d’échappement des voitures ou des cheminées. On peut aussi en avoir à partir de processus naturels comme les volcans, n’est-ce pas? Ainsi, dans la mesure où les incendies de forêt entraînent une exposition extrêmement élevée aux matières particulaires, on peut s’attendre à ce que celles-ci aient une forte influence sur les effets sur le cerveau, tels que la démence.
Je dirais que c’est un autre domaine de recherche très intéressant que d’essayer d’identifier l’origine de particules précises pour voir si certaines d’entre elles sont plus responsables de certains types de résultats. À ma connaissance, il y a un article récent paru dans JAMA Network Open qui s’est penché sur la question pour différentes sources de matières particulaires, que l’on peut identifier par une sorte d’empreinte digitale des types de substances présentes dans les particules. Les auteurs en ont conclu que les incendies de forêt et les particules de terres agricoles étaient particulièrement néfastes pour la démence.
 
Allison :
Étant donné qu’il semble que nous aurons de plus en plus d’incendies de forêt et qu’ils seront de plus en plus chauds, pensez-vous que ce type de risque va continuer à augmenter? La pollution de l’air étant déjà un risque, sera-t-il encore plus grand à l’avenir?
 
Marc :
Absolument. Je veux dire que c’est déjà le cas, car les incendies sont de plus en plus fréquents et de plus en plus importants. Quelqu’un m’a récemment fait remarquer un autre point très intéressant au sujet des incendies de forêt, c’est que le terme « incendies de forêt » était devenu un peu impropre, car il évoque des forêts qui brûlent. Mais ce que nous voyons de plus en plus aujourd’hui, c’est que ces incendies touchent en quelque sorte l’interface entre la ville et la forêt. Ils commencent à brûler des choses que l’on ne s’attend pas à voir brûler, comme des bâtiments et des voitures, et cela entraîne le rejet d’une tout autre série de composés très toxiques. Je soupçonne que, bien que des recherches supplémentaires doivent être menées à ce sujet, que ces effets seront encore plus néfastes pour le cerveau.
 
Jay :
Marc, nous nous sommes concentrés sur les particules, mais vous avez mentionné plus d’une fois qu’il existe de nombreux composés, à commencer par les composés azotés. Sans entrer dans les détails de tous les composés, quel est le rôle des composés azotés?
 
Marc :
De nombreuses recherches ont été menées, pas nécessairement sur la démence, mais je dirais que le deuxième sujet le plus important dans la documentation concerne probablement les oxydes d’azote ou le dioxyde d’azote, mais certainement pour d’autres effets sur la santé de ces types d’exposition, on a constaté que les oxydes d’azote avaient de nombreux effets néfastes. Cela pourrait provenir, disons, du dioxyde d’azote lui-même, qui pourrait agir comme un agent d’inflammation dans différents tissus.
J’ajouterais que le dioxyde d’azote est parfois pris en compte simplement parce qu’il nous indique qu’il s’agit d’une sorte de marqueur pour les substances provenant, en particulier, des voitures. Ainsi, lorsque nous observons des signaux avec le dioxyde d’azote, cela ne veut pas dire qu’il s’agit du dioxyde d’azote lui-même. Il se pourrait qu’il nous parle de ce qui sort du pot d’échappement d’une voiture et que ce mélange de composés rejetés dans l’air soit nuisible. Mais de toute façon, même dans les études animales ou in vitro, il est démontré que le dioxyde d’azote et les oxydes d’azote peuvent avoir des effets néfastes sur le cerveau et d’autres organes.
 
Jay :
Nous allons approfondir cette question plus tard dans l’épisode, mais selon vous, Marc, quelle est la chose la plus importante que les gens doivent savoir sur la pollution de l’air et ses effets sur la santé du cerveau?
 
Marc :
Je pense qu’à ce stade-ci, la chose la plus importante à savoir est que ces effets existent. C’est relativement nouveau, n’est-ce pas? La commission Lancet vient tout juste d’ajouter la pollution de l’air comme facteur de risque de démence. La base de données probantes à ce sujet est donc encore en train de s’étoffer et de se préciser. Il faut savoir que les preuves permettent de conclure qu’il se passe quelque chose. Beaucoup de questions demeurent : à quel moment précis de votre vie l’exposition a-t-elle le plus d’importance? Faut-il plusieurs années? Un pic d’exposition très important aurait-il le même effet que plusieurs années d’exposition plus faible? Ce sont toutes des questions auxquelles nous faisons face, tout comme celle de savoir s’il y a un composé particulier qui est le plus important.
Mais le simple fait que ces polluants atmosphériques aient des effets sur le cerveau est un aspect dont les gens devraient être conscients pour essayer non seulement de faire ce qu’ils peuvent à titre personnel pour éviter une exposition excessive, mais aussi pour aider à travailler à un niveau politique plus élevé, au niveau gouvernemental, pour essayer de limiter les niveaux de ces substances dans l’air.
 
Allison :
Merci beaucoup pour cet aperçu intéressant de la manière dont la pollution de l’air peut affecter notre cerveau. Ce fut un plaisir de discuter avec vous aujourd’hui.
 
 
Marc :
Merci beaucoup.
 
Allison :
Marc Weisskopf est titulaire de la chaire Cecil K. et Philip Drinker et professeur d’épidémiologie et de physiologie environnementales à la Chan School of Public Health de l’Université Harvard. Il nous a rejoints depuis Newton, au Massachusetts.
 
Jay :
Dans quelques instants, nous vous ferons part de quelques astuces de vie qui peuvent minimiser l’exposition de votre cerveau à la pollution de l’air. Mais voici maintenant une bouffée d’air pur, offerte par un jeune aidant. Shiven Taneja est en route pour visiter ses grands-parents et, comme tout bon adolescent de 16 ans, il est ravi d’avoir décroché son permis de conduire.
 
Shiven :
J’ai terminé mes leçons de conduite il y a environ un mois, et ça s’est très bien passé.
 
Jay :
Mais ce n’est pas un adolescent comme les autres. Il veut devenir ingénieur.
 
Shiven :
Ça, c’est une belle manœuvre de stationnement, je dois l’avouer.
 
Jay :
Mais la vie de Shiven a pris une tournure tout à fait inattendue pendant la pandémie.
 
Shiven :
Bonjour, Nani.
 
Intervenant 6 :
Bonjour, Shiven. Entre.
 
Shiven :
Attendez, mes chaussures. Mes chaussures.
 
Intervenant 6 :
Très bien.
 
Jay :
Il craignait que ses grands-parents n’attrapent la COVID-19.
 
Intervenant 6 :
Nani t’attend pour te serrer dans ses bras.
 
 
Jay :
C’est ce qui l’a poussé à développer une technologie pour les protéger.
 
Shiven :
DaaDee Jii
 
Intervenant 7 :
Mon petit-fils.
 
Jay :
Au début de la pandémie, ses grands-parents vivaient en Inde. Les parents de Shiven les ont invités chez eux à Mississauga pour les protéger. Même si ses grands-parents faisaient leur quarantaine en toute sécurité dans le sous-sol de sa maison, Shiven s’inquiétait toujours pour eux. Il s’est dit que tous les habitants de la maison respiraient encore et encore le même air et tout ce qu’il contenait.
 
Shiven :
Je me disais que, comme ce sont des personnes âgées, elles étaient plus sensibles au virus, et je me suis demandé ce que je pouvais faire pour les aider
 
Jay :
Il a ensuite vu sur Twitter un gazouillis à propos d’un purificateur d’air performant, à faire soi-même, appelé « boîte Corsi-Rosenthal ».
 
Shiven :
Quand je suis tombé sur ce produit, j’ai pensé qu’il serait parfait.
 
Jay :
Il était facile à fabriquer, les plans se trouvaient partout sur l’Internet et de nombreuses personnes les fabriquaient à la maison. Shiven a donc entrepris d’en construire un lui-même pour protéger ses grands-parents du virus.
 
Shiven :
Tout d’abord, on coupe la boîte un peu ici pour qu’elle soit parfaite.
 
Jay :
Il a utilisé une règle, un couteau de bricolage, une planche à découper et beaucoup de ruban adhésif.
 
Shiven :
Il faut utiliser du ruban adhésif pour s’assurer que la boîte est entièrement scellée et étanche à l’air afin qu’elle fonctionne le plus efficacement possible.
 
Jay :
Le cube Corsi-Rosenthal utilise quatre filtres de fournaise de haute qualité de 20 x 20 pouces. Ces filtres sont collés avec du ruban adhésif pour former les parois du cube. Le cube est surmonté d’un ventilateur électrique qui aspire l’air ambiant à travers les filtres, puis expulse l’air purifié. Il porte le nom de ses deux inventeurs. Richard Corsi, Ph. D., professeur d’ingénierie à l’Université de Californie à Davis, qui a entrepris de concevoir un moyen peu coûteux, mais efficace d’éliminer les gouttelettes porteuses de virus dans l’air.
 
Shiven :
Branchons-le.
 
Jay :
Et Jim Rosenthal est un propriétaire de magasin au Texas qui a peaufiné le design.
 
Shiven :
Je commence donc par tester toutes les vitesses du ventilateur, pour m’assurer qu’il ne fait pas de bruits bizarres et qu’il fonctionne correctement. Commencez donc par 3, 2, 1. Ensuite, comme vous pouvez l’entendre, le son de la vitesse 1 est gérable. Ce n’est pas si pire.
 
Jay :
Richard Corsi et d’autres chercheurs ont testé scientifiquement le rendement de ce purificateur d’air maison. Ils ont découvert qu’il éliminait environ 60 % des particules présentes dans l’air ambiant. Ce n’est peut-être pas aussi bon qu’un purificateur d’air commercial équipé d’un filtre HEPA, qui peut éliminer près de 100 % des particules, mais en ce qui concerne le débit d’air, la boîte Corsi-Rosenthal est le champion. Richard Corsi affirme que son appareil peut aspirer l’air à travers ses filtres jusqu’à quatre fois plus vite qu’un purificateur d’air HEPA à 300 ou 400 $.
 
Shiven :
En fin de compte, ce système devient parfois même plus efficace qu’un filtre HEPA.
 
Jay :
Grâce à son nouveau purificateur d’air, Shiven était moins inquiet pour ses grands-parents, mais il s’est rendu compte que d’autres membres de la communauté étaient également menacés par le virus en suspension dans l’air.
 
Shiven :
Je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une méthode très efficace et abordable, mais qu’elle pouvait être difficile à mettre en œuvre pour certaines personnes, surtout les aînés ou les personnes immunodéprimées. J’ai donc décidé que je pouvais en construire pour ma communauté à prix coûtant.
 
Jay :
C’est ainsi que Shiven est devenu le proche aidant d’un grand nombre de personnes. Il a commencé à fabriquer des purificateurs d’air pour des bibliothèques publiques et des personnes vivant dans des maisons de retraite et des habitations privées, au prix de 150 dollars l’unité. L’histoire de Shiven s’est répandue dans les médias et l’ingénieur en herbe s’est retrouvé occupé à fabriquer et à livrer des filtres à air. Il en a fabriqué plus de 150.
 
 
Shiven :
Je pense que cela m’a appris que la conception la plus simple est souvent la meilleure.
 
Jay :
Puis, à l’été 2023, alors que la fumée des incendies de forêt voilait une grande partie de l’hémisphère nord, les gens ont découvert une nouvelle façon d’apprécier l’appareil.
 
Shiven :
Ainsi, lorsque la fumée des incendies de forêt s’est répandue dans l’air, les boîtes Corsi-Rosenthal ont été d’une grande aide, car elles se sont avérées capables de filtrer la fumée et d’assainir l’air ambiant.
 
Jay :
Lorsque 3M, le fabricant des filtres de fournaise, a été mis au fait du bon coup de Shiven, la société l’a célébré publiquement et lui a offert une récompense surprise : une conférence Zoom avec l’inventeur de l’appareil, Richard Corsi.
 
Shiven :
Je suis toujours en contact avec Richard Corsi. Je lui parle constamment des différentes itérations, des types de filtres, des ventilateurs, de la manière dont nous pouvons réduire les coûts, etc.
 
Jay :
Quel est donc le rapport entre cette histoire et la prévention de la démence? Lorsque nous avons commencé nos recherches en vue de cet épisode, nous avons demandé aux scientifiques comment les gens pouvaient réduire la pollution de l’air dans leurs maisons. Ils nous ont recommandé de parler à Richard Corsi de ses purificateurs d’air, ce que nous avons fait. Puis il nous a recommandé de parler à un adolescent canadien qui est devenu célèbre pour avoir fabriqué ce type de produit.
 
Shiven :
C’est par l’entremise du producteur de Défier la démence que j’ai entendu parler pour la première fois de l’incidence de la pollution de l’air sur la démence et ça m’a ouvert les yeux. C’était très intéressant, qui aurait cru qu’il y avait un lien entre les deux. Mais il est très intéressant de savoir que ce qui n’était au départ qu’un outil utilisé pour lutter contre la COVID-19, puis contre les incendies de forêt, contribue aujourd’hui à lutter contre la démence. C’est une sorte d’utilisation sans fin de la boîte Corsi-Rosenthal.
 
Jay :
La boîte Corsi-Rosenthal qu’il a fabriquée pour ses grands-parents a subi un changement de filtre, mais elle fonctionne encore très bien.
 
Intervenant 6 :
Je me sens en sécurité.
 
Intervenant 7 :
En tous les cas, nous t’aimons.
 
Shiven :
Je vous aime aussi.
 
Allison :
Si vous souhaitez construire votre propre boîte Corsi-Rosenthal, vous trouverez des liens vers les plans sur notre site Web à https://www.baycrest.org/podcast-fr. Pour ce qui est des moyens de limiter notre exposition à la pollution de l’air, notre prochaine invitée est une experte dans ce domaine. Tara Kahan, Ph. D., est professeure et titulaire de la chaire de recherche du Canada en chimie analytique environnementale à l’Université de Saskatchewan. Son laboratoire étudie la pollution de l’air dans les maisons, son origine et la manière dont les personnes y sont exposées. Elle se joint à nous depuis Saskatoon. Tara, bienvenue à Défier la démence.
 
Tara :
Bonjour Allison. Merci. C’est un honneur d’être ici.
 
Allison :
Tara, vous écoutiez Shiven. Qu’est-ce qui vous a frappé?
 
Tara :
J’ai tout d’abord été impressionnée par ce jeune homme qui semble formidable, mais aussi par la trace qu’il a laissée, en apprenant une méthode très simple, en fabriquant un appareil très simple et en aidant tant de personnes.
 
Allison :
Et en ce qui concerne ce dispositif particulier, y a-t-il des preuves scientifiques qui appuient l’idée que ces boîtes Corsi-Rosenthal?
 
Tara :
Absolument. Elles ont fait l’objet d’études approfondies et, si l’on tient compte de toutes les considérations, que ce soit leur efficacité, le prix, le niveau de bruit et la question de savoir si les gens les utiliseront, ils font partie des meilleures choses que l’on puisse utiliser, mieux que d’acheter des appareils très coûteux considérés comme incroyables. Elles sont géniales.
J’ai construit l’une de ces boîtes Corsi-Rosenthal vers le début de la pandémie, et ma fille de trois ans a pu faire une grande partie du travail tant c’était facile. Le cube n’est pas très joli, le ruban adhésif est très tordu, mais ma fille était tellement enthousiaste qu’elle l’a baptisé Unicorn Sparkles. Elle l’a enroulé d’une guirlande et a fait beaucoup de dessins, et nous l’avons apporté à sa garderie, où la boîte a eu un énorme succès.
 
Jay :
Tara, vous vous intéressez à la qualité de l’air intérieur, et je pense que la plupart d’entre nous sont beaucoup plus au fait de la qualité de l’air extérieur, car nous en entendons parler tous les jours dans le bulletin météo. J’aimerais savoir pourquoi vous vous concentrez sur la qualité de l’intérieur et de quelle façon vous procédez exactement.
 
 
 
Tara :
C’est une question très importante. La raison, c’est que, même si une grande partie de la pollution est générée à l’extérieur, par les voitures ou autres, nous passons plus de 90 % de notre vie à l’intérieur. Ainsi, même si la pollution est produite à l’extérieur, nous respirons cet air lorsque nous sommes à l’intérieur. Deuxièmement, les sources de pollution sont nombreuses, notamment à l’intérieur des bâtiments. Ainsi, des activités auxquelles nous ne pensons même pas, comme la cuisine ou le nettoyage, peuvent en fait produire des polluants. L’étude de la qualité de l’air intérieur est donc très importante pour comprendre comment la qualité de l’air ou la pollution en général a des répercussions sur notre santé.
Pour ce qui est du comment, je présume que l’un des objectifs de ma recherche est de trouver de nouvelles façons de procéder, car nous avons de nombreuses techniques qui fonctionnent vraiment très bien à l’extérieur, mais que nous ne pouvons pas facilement utiliser à l’intérieur parce que, encore une fois, elles sont trop grandes ou trop bruyantes ou elles contiennent des composants radioactifs dont personne ne voudrait dans une maison. Nous essayons donc de trouver de nouvelles méthodes de mesure de la qualité de l’air intérieur, qui sont à la fois sécuritaires et ne gênent pas les personnes qui s’y trouvent.
 
Jay :
Vous avez mentionné qu’il existe un certain nombre de sources de pollution de l’air à l’intérieur des maisons, et pas seulement la pollution qui y pénètre. Pourriez-vous nous donner quelques exemples?
 
Tara :
Certains des plus gros problèmes que nous avons avec les polluants sont ceux que Marc a mentionnés, à savoir les particules. Nous pensons donc aux MP 2,5, ainsi qu’aux oxydes d’azote. Ils peuvent être générés à l’intérieur et sont tout aussi nocifs, à l’intérieur comme à l’extérieur.
 
Allison :
Comment sont-ils générés? Avez-vous des conseils à nous donner pour limiter notre exposition à ces polluants à la maison?
 
Tara :
Oui. Ainsi, à l’intérieur, les particules se forment généralement par nos activités… Cuisiner est l’une des sources principales. Ainsi, les aliments que vous faites cuire, comme la friture, génèrent beaucoup de particules.
 
Allison :
Ou que vous faites brûler.
 
Tara :
Ou que vous faites brûler. Non, nous ne ferions jamais ça. Cela dit, même si vous utilisez une cuisinière à gaz, par exemple, elle peut à elle seule libérer beaucoup de particules et d’oxydes d’azote. Je veux dire que chaque fois que vous avez une flamme nue dans votre maison, vous produisez des polluants. Que ce soit en utilisant une cuisinière à gaz, en allumant des bougies, en brûlant de l’encens ou en utilisant des diffuseurs de parfum ou des assainisseurs d’air, tout cela constitue des sources importantes.
 
 
 
Allison :
Ainsi, les choses qui, selon nous, pourraient améliorer l’odeur et la qualité de l’air produisent en réalité des polluants.
 
Tara :
Oui, exactement. Il existe un grand fossé entre ce que nous considérons comme propre et frais et ce qui l’est réellement. Mieux vaut s’en passer. Il existe de nombreux moyens de réduire cette exposition. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que les bâtiments sont des filtres, n’est-ce pas? Ainsi, si l’air est très pollué à l’extérieur, la qualité de l’air est probablement bien meilleure à l’intérieur, car l’air extérieur doit traverser les murs ou se faufiler à travers les fissures, et les niveaux de polluants sont bien plus faibles à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ainsi, lorsque la mauvaise qualité de l’air est imputable aux incendies de forêt ou à d’autres raisons, il est conseillé de rester à l’intérieur. On ne peut pas forcément faire grand-chose pour les joints, l’étanchéité de la maison ou du bâtiment, mais la plupart des maisons sont raisonnablement étanches à l’air, en ce sens que malgré les courants d’air, ma maison en a beaucoup, nous ne recevons pas beaucoup de polluants de l’extérieur.
Voilà une solution : rester à l’intérieur. Je veux dire, c’est une autre chose que nous ne pouvons pas faire. Je tiens à préciser que même si je parle d’astuces et de choses que les individus peuvent faire, bon nombre de ces problèmes ne sont pas du ressort des individus. Il s’agit de problèmes systémiques que nous devons vraiment aborder en tant que société, car beaucoup de gens ne peuvent pas choisir leur lieu de résidence, n’est-ce pas? Au sein d’une même ville, il peut y avoir d’énormes différences dans les niveaux de pollution de l’air extérieur. Cela aura une incidence sur les niveaux de pollution de l’air intérieur, mais il faut avoir suffisamment d’argent pour acheter une maison dans un bon quartier de la ville afin d’en tirer parti.
Ainsi, lorsque nous savons que nous produisons des polluants, tels que les particules et les oxydes d’azote à l’intérieur, nous pouvons ouvrir les fenêtres s’il fait assez beau. Nous pouvons utiliser la hotte au-dessus de la cuisinière. Je sais que la plupart des gens ne l’utilisent pas, mais elle est très utilisée tant qu’elle renvoie l’air à l’extérieur. Si elle ne refait que passer l’air, elle renvoie tout dans la cuisine. Mais tant qu’elle renvoie l’air à l’extérieur, c’est une solution importante que nous pouvons apporter. Et si vous êtes à la recherche d’une nouvelle cuisinière, vous pourriez remplacer votre cuisinière à gaz par une cuisinière électrique ou à induction. Encore une fois, cette option n’est pas à la portée de tout le monde. Malheureusement, les cuisinières à induction coûtent cher, mais c’est une option à envisager, car ça peut être très utile.
 
Allison :
Tara, vous avez mentionné que tout le monde ne peut pas choisir son milieu de vie ou de travail, et que l’on peut parfois se trouver dans des zones plus polluées à l’extérieur. Je me demande ce que vous pensez de ce que nous pouvons faire pour atténuer notre facteur de risque lorsque nous nous retrouvons dans ces zones plus fortement polluées?
 
Tara :
Le port du masque est toujours un excellent moyen de filtrer et de bloquer les particules, mais si vous le pouvez, la meilleure option est simplement d’éviter les sources de pollution. Par conséquent, si vous pouvez emprunter d’autres itinéraires sans passer par une circulation très dense ou diverses sources de pollution que l’on rencontre dans les villes, c’est probablement le meilleur moyen de réduire votre exposition.
 
Jay :
Et quelle est la meilleure stratégie correspondante si vous êtes à l’intérieur? Nous ne voulons pas décourager les gens avec une longue liste de choses qu’ils devraient faire, alors s’il y avait une habitude ou une chose que vous pourriez faire pour limiter la pollution de l’air intérieur, quelle serait-elle?
 
Tara :
Je vais tricher un peu, je ne vais proposer que deux choses, qui reviennent essentiellement à ventiler et filtrer. Si nous laissons entrer de l’air extérieur… lorsque nous générons plus de pollution à l’intérieur qu’à l’extérieur, bien sûr, s’il y a de la fumée d’incendies de forêt à l’extérieur, vous n’allez pas ouvrir vos fenêtres. Mais si vous savez que vous faites quelque chose à l’intérieur qui va détériorer la qualité de l’air, essayez d’ouvrir les fenêtres. On m’a dit qu’une fenêtre entrouverte, même en hiver, est bénéfique, mais aussi qu’une certaine filtration, comme l’achat d’un filtre HEPA, la fabrication d’une boîte Corsi-Rosenthal ou quelque chose du genre peut être très utile aussi.
Ces deux éléments sont donc assez simples et fonctionneront pour un grand nombre de polluants différents. Ce qui est vraiment bien, c’est qu’il n’est pas nécessaire de se préoccuper des particules ou des oxydes d’azote. Vous savez que vous assainissez l’air.
 
Jay :
Tara, j’imagine que les gens se disent ceci : il y a pollution de l’air à l’intérieur comme à l’extérieur. Je ne peux pas vraiment y échapper. À quel point dois-je être inquiet, effrayé?
 
Tara :
Je suis vraiment contente que vous posiez la question, Jay, parce que je suis très excitée à l’idée d’en parler. Mes recherches portent sur ce sujet et je peux donc lancer une tonne de renseignements et donner l’impression que tout cela va nous tuer et qu’il faut cesser immédiatement de respirer. Mais non, ce n’est pas le cas. Les polluants dont nous parlons sont des facteurs de risque, mais ils sont l’un des nombreux facteurs à l’origine de toutes sortes de problèmes de santé. Si vous fumez, les choses dont j’ai parlé ne vous concernent probablement même pas. Certaines personnes peuvent être touchées par beaucoup de choses et d’autres non. Je pense qu’il faut être conscient de ces problèmes, et s’il est facile de mettre en œuvre certaines astuces dont j’ai parlé pour réduire notre exposition, pourquoi ne pas le faire? Cela dit, je ne pense pas que nous devrions avoir l’impression de nous faire du mal ou de faire du mal à nos familles si nous ne sommes incapables de faire ces changements.
 
Jay :
Ce que vous dites est extrêmement utile. Honnêtement, je n’y avais pas beaucoup réfléchi. Je ne pense pas allumer de bougies ce soir. Merci beaucoup, Tara.
 
Tara :
Ce fut un plaisir.
 
Jay :
Tara Kahan est professeure et titulaire d’une chaire de recherche en chimie analytique environnementale à l’université de Saskatchewan. Elle nous a rejoints depuis Saskatoon.
 
Allison :
Alors Jay, les conversations étaient très intéressantes aujourd’hui. Qu’avez-vous retenu de tout cela?
 
Jay :
L’une des choses qui me frappent à ce sujet, c’est la prise de conscience du fait que les particules dans l’air ou la qualité de l’air en général constituent un risque. Je ne pense pas que la plupart d’entre nous en soient conscients, en général. Nous savons d’autres choses que nous avons en partie apprises grâce à la série de balados elle-même, mais je pense qu’il est vraiment important de savoir qu’il faut être conscient de la qualité de l’air, où que l’on se trouve.
 
Allison :
Je pense qu’il est également important de reconnaître qu’il y a des choses faciles que nous pouvons faire pour protéger la qualité de l’air autour de soi, que ce soit en portant un masque, en construisant des boîtes Corsi-Rosenthal ou en vérifiant la qualité de l’air à l’extérieur. Mais il est également essentiel que les gens comprennent que le risque est relativement faible et qu’il s’agit en fait d’un problème de société. Ainsi, même s’il est impossible de contrôler l’environnement dans lequel nous vivons, nous pouvons tous travailler ensemble pour essayer de réduire la pollution de l’air pour tout le monde, afin d’aider tout le monde à améliorer la santé de son cerveau.
Pour en savoir plus sur la façon de réduire le risque de démence ou de ralentir sa progression, rendez-vous au https://www.baycrest.org/podcast-fr. Vous y trouverez les autres épisodes de ce balado, ainsi que des vidéos et des graphiques. Et avis aux bricoleurs, des plans sont également inclus pour construire votre propre boîte Corsi-Rosenthal.
 
Jay :
Notre équipe de production pour ce balado est composée de Rosanne Aleong, Monique Cheng et Sylvain Dubroqua. Notre producteur associé est Ben Schayb. La production est assurée par PodTech. La musique est de Steve Dodd et le dessin pour la page de couverture est réalisé par Amanda Forbis et Wendy Tilby. Nous tenons également à remercier Richard Corsi pour son aide dans cet épisode.
 
Allison :
Un grand merci à l’Agence de santé publique du Canada, qui a financé ce balado. Veuillez noter que les opinions exprimées ici ne représentent pas nécessairement celles de l’Agence de santé publique du Canada.
 
Jay :
Votre soutien est très apprécié, alors n’hésitez pas à vous abonner à Défier la démence sur Spotify, Apple Podcasts, Google Podcasts ou tout autre moyen d’obtenir vos balados. Je m’appelle Jay Ingram.
 
Allison :
Et moi Allison Sekuler. Ne manquez pas le prochain épisode de Défier la démence. Nous parlerons du sommeil, de la façon dont le manque de sommeil est un facteur de risque de démence et de ce que vous pouvez faire pour mieux dormir. D’ici là, faites de beaux rêves et dormez bien.